Année après année le chiffre ne cesse de grimper. 2019 a même été celle de tous les records : l’épargne solidaire a dépassé le seuil des quinze milliards d’euros (+ 3 milliards d’euros, soit + 24 %)*1.
Mais de quoi s’agit-il exactement ?
« Une partie de l’argent placé est investie dans des structures solidaires qui privilégient l’impact social ou environnemental à la recherche du profit », explique aux Echos2 Patrick Sapy, le directeur de Finansol, l’association référente dans le domaine, à l’origine du baromètre annuel de la finance solidaire. « Il y a un vrai engouement des particuliers. Les épargnants y voient un engagement militant. »
L’idée est de marier économie (performance d’un placement) et générosité (en faveur d’un porteur de projet). On parle aussi parfois d’« épargne de partage ».
Le principe est simple : vous placez votre argent sur un placement (livret, OPC, compte à terme, assurance-vie) et vous reversez une partie de la rémunération perçue (5%, 10%…) à un projet : réinsertion, développement durable, accès à l’emploi, solidarité, préservation de l’environnement, etc.
70% de l’« épargne solidaire » concernent les livrets. De plus en plus de banques ajoutent ainsi des options de partage sur leur livret A ou leur Livret de Développement Durable et Solidaire. C’est le cas notamment de La Banque postale, de la Société Générale ou encore du Crédit Coopératif, qui est le leader du marché.
Il existe même des cartes bancaires qui, à chaque paiement, allouent quelques centimes à projet caritatif ou d’économie sociale et solidaire.
« Lorsque vous réalisez un micro don, avec une carte bancaire ou en partageant les intérêts de votre placement, c’est relativement indolore et plus progressif que dans le cas d’un don en une seule fois », explique Julie Birs, Responsable du Club des entreprises mécènes du canal du Midi. « En revanche, pour nous, ce mécanisme permet de bénéficier de ressources stables et régulières, presque automatiquement. »
Afin de diversifier les ressources de sa collecte de fonds privés, Voies navigables de France réfléchit donc à un partenariat, de préférence avec une banque régionale, pour créer de nouveaux produits bancaires solidaires en faveur de la préservation et de la replantation du canal du Midi.
*(1) selon le 18e baromètre de la finance solidaire publié le 8 juin 2020 par la Croix et l’association Finansol.
*(2) Les Echos. https://cutt.ly/3k5CBma
« Les petits dons font les grandes rivières », explique Laurent Adnet, Chef de la Mission Mécénat de VNF. « Nous avons vraiment besoin de la générosité de tous. Et comme les gens nous demandaient souvent s’il était possible de parrainer un arbre, nous avons pensé à cette solution. »